Action n°113 : CONFUSION ENTRE NOMS COMMERCIAUX : la Belgique et l’Europe peuvent mieux faire (10.2008)

Revendication politique.

SUITES : LLG n°59, septembre 2008

La société Janssen commercialise sous le nom de marque « PERDOFEN® » un sirop d’ibuprofen. Un médecin membre de notre réseau a récemment pu observer une erreur de conseil d’un pharmacien relative à ce produit conseillé dans une varicelle : « C’est comme du Perdolan®, Madame ! ». Ce nom dérivé du Perdolan® bien connu en Belgique risque d’entretenir la confusion entre paracétamol et ibuprofen à l’heure où l’utilisation de ce dernier est de plus en plus controversée en cas d’infection (complications infectieuses graves chez des enfants atteints ou non de varicelle, infections graves du derme à streptocoques A, retard dans l’instauration du traitement antibiotique) [1].

Le projet actuel de recommandation de l’Agence Européenne du Médicament (EMEA) relative aux noms commerciaux de médicament reste trop orienté par les demandes des firmes. Il ne va pas assez loin dans la prévention des risques de confusion entre noms de marque. Reconnaissance des gammes dites « ombrelles » (un même nom commercial commun ou un suffixe commun pour des produits différents et des usages différents : Rhinathiol®, Humex®, Perdo…®,…), libéralisation de l’emploi d’abréviations et de suffixes, autorisation de noms proches des marques initiales dans le cas des associations de médicaments à doses fixes, pas de mise en valeur des DCI sur le conditionnement,…L’importance des erreurs médicamenteuses dues à des confusions entre noms commerciaux de médicaments est encore mal évaluée : peu d’informations sont délivrées par les agences de pharmacovigilance. Il n’y a pas d’évaluation du risque de confusion avant commercialisation dans la CE. Une liste de critères à prendre en compte par les firmes est proposée par l’EMEA sans obligation de produire des analyses prévisionnelles de risque de confusion comme cela est exigé au Canada p.ex. Pour pallier ces carences, des programmes indépendants de signalement volontaire et de recueil d’erreurs médicamenteuses se sont mis en place : Test Achats en Belgique, le réseau international de prévention matérialisé par la Déclaration de Salamanque disponible sur www.prescrire.org (rubrique « Eviter l’évitable »). Des listes sont disponibles, reprenant les noms de médicaments prêtant à confusion : www.ismp.org et www.ismp-espana.org.

ACTIONS DU GRAS SUR CE THEME :

ACTION n°48 : NIVAQUINE ® et NOZINAN ® (RHONE POULENC RORER) (12/99) : similitude des emballages entrainant un risque d’erreur dans la délivrance et dans la prise du médicament.

ACTION n°58 : HENAFURINE® (Bisacodyl) DELATTRE-HEMAPURINE (3/2001) : changement de composition d’un mélange laxatif sans modification marquée de dénomination.

ACTION n°99 : PREVENONS LES ERREURS dans l’utilisation des médicaments (7.01.07) : Pour une formation continue fondée sur une pédagogie par l’erreur et un recueil épidémiologique permettant d’appréhender le nombre d’accidents et leurs caractéristiques, afin d’en réduire le risque de récurrence.

SUITES : LLG n° 60, décembre 2008

KETEK (télithromycine) : minimisation des effets secondaires : Beaucoup de médecins généralistes belges ont été invités par mediquality.net à commander par internet des échantillons de l’antibiotique Ketek® pour bien « cibler le pneumocoque ». Aucun avertissement quant aux effets secondaires sérieux que présente ce médicament : hépatotoxicité, aggravation de la myasthénie gravis, troubles de l’accommodation et allongement possible de l’intervalle QT (voir Folia de mai 2006 et de juin 2007 www.cbip.be). Heureusement, le site Internet en question a été rapidement fermé.

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Notes

[1] Prescrire Rédaction : AINS et infections bactériennes graves La Revue Prescrire 2007 (27) ; 289:831