Publicité médiatique indirecte pour un médicament sur prescription ; promotion déguisée pour des indications non validées.
PIRACETAM, ancien produit miracle ?
Les 4 et 5 décembre 2002, à des heures de grande écoute, Robert Brasseur, professeur aux Facultés agronomiques de Gembloux, spécialiste en bioinformatique, était longuement interviewé sur les chaînes radio et TV de RTL et de la RTBF au sujet des nouvelles propriétés stabilisatrices de membrane du Piracétam. Bien qu’aucune étude clinique n’ait été réalisée pour étudier ces propriétés chez l’être humain, ce professeur signalait que ce produit était déjà disponible sur ordonnance et que, « en conscience » il ne pouvait que recommander ce médicament aux patients atteints du SIDA, de la maladie d’Alzheimer voire de la grippe et de maladies infectieuses. S’ensuivait au JT un gros plan sur des emballages de Nootropil°…Publicité médiatique indirecte pour un médicament disponible sur prescription, ce qui est légalement interdit ; publicité auprès du grand public pour des indications non validées, ce qui est aussi doublement interdit. L’Inspection de la Pharmacie réagira-t-elle ? Le GRAS a déjà réagi pour des faits de ce genre (cf., entre autres, action n°36 Serevent® en 11/97 et action n°6 Imitrex® en 6/92) mais le parquet avait classé l’affaire sans suite arguant de la liberté de la presse [1]. Ce n’est pas la première fois que UCB promotionne de manière non-éthique ses produits : en 1993 elle promotionnait dans « Médecine d’Afrique Noire » le Nootropil® dans le traitement de l’AVC et en avril 86, dans « Pharmacien d’Afrique », le Longifène® (antihistaminique) comme stimulant de l’appétit. Quant au Nootropil®, il s’agit d’un bon recyclage pour un produit dont l’efficacité a été largement contestée jusqu’ici et qui s’est révélé toxique dans le traitement des AVC hémorragique (cf. lettre circulaire d’UCB aux médecins belges et nouvelle notice du Nootropil® du 29.06.2001).