Action n°105 : VACCINS CONTRE LE HPV (03/2008)

Mieux informer pour permettre un choix éclairé par les patientes et les médecins, en raison des incertitudes liées à la vaccination contre le HPV. Les conclusions du rapport critique du KCE doivent être diffusées par le ministre de la Santé.

Voici quelques extraits des conclusions et recommandations extraites du rapport critique publié par le KCE sur ce thème [1] qui vient tempérer l’optimisme habituel du Conseil Supérieur de la Santé (ex Comité d’Hygiène) quand il s’agit de vaccins [2] :

« La durée de la protection de la vaccination est largement méconnue étant donné que, actuellement, le suivi est limité à 5 ans. Les vaccins actuels contre le HPV sont seulement efficaces dans la prévention de l’infection par les génotypes HPV couverts par le vaccin et des lésions cervicales précancéreuses liées à ces génotypes, chez les femmes non encore infectées par ces génotypes. Chez ces femmes, 46% des lésions précancéreuses causées par tout génotypes HPV sont évités. Les vaccins actuels ne sont pas efficaces contre un de ces génotypes HPV spécifiques chez les femmes ayant précédemment été infectées par ces génotypes. Même si les jeunes filles étaient toutes vaccinées contre une infection par le HPV dès leur plus jeune âge, le dépistage demeurera un outil essentiel dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. Pour les jeunes filles qui ne sont pas dépistées et non vaccinées, le risque à vie de cancer du col dans notre modèle serait de 1 sur 28. La vaccination sans dépistage et avec une protection à vie ramènerait ce risque à 1 sur 70. Un dépistage adéquat sans vaccination, toutefois, ramènerait ce chiffre à 1 sur 217, alors que l’ajout de la vaccination au dépistage le ramènerait à 1 sur 556 dans notre modèle de protection à vie du vaccin. Une partie du coût du programme de vaccination contre le HPV pourrait être récupérée si le programme actuel de dépistage du cancer du col de l’utérus était mieux organisée. En raison des incertitudes liées à la vaccination contre le HPV, l’image trop optimiste véhiculée par les medias devrait être contrebalancée par des informations indépendantes, correctes et complètes pour permettre un choix éclairé par les décideurs et les individus. »

La Revue Prescrire reste elle aussi prudente [3] même si elle a cité le Gardasil° au palmarès de sa cérémonie de “Pilule d’or” le 18 janvier dernier.

En Espagne et en France des médecins réclament un moratoire pour l’utilisation du Gardasil® [4]. En Belgique, l’arrivée prochaine du Cervarix®, vaccin produit en Belgique par SKBeecham, n’est sans doute pas étrangère au prix fort accordé à son homologue américain Gardasil®.

Aucune justification ministérielle n’a été publiée sur le site INAMI pour le remboursement accordé. Or, le Gardasil® a obtenu un remboursement du gouvernement fédéral pourtant en affaires courantes, alors que les Communautés auraient pu négocier des contrats prix/volume plus intéressants en économisant en plus la marge bénéficiaire du grossiste et du pharmacien comme elles le font déjà pour les autres vaccins.

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Notes

[1http://kce.fgov.be/index_fr.aspx?SGREF=3228 rapport 64B du 17.10.2007

[2www.health.fgov.be/CSH_HGR/Francais/index_fr.html : Publication N° 8367 (révision du 8204) du 02 mai 2007 (révision du 5 décembre 2007).

[3] Vaccin papillomavirus 6,11,16,18 : Gardasil°. Cancer du col : un espoir à confirmer – Revue Prescrire – 280 (2007) pp. 89-93.

[4http://www.formindep.org/spip.php?article150