La Lettre du GRAS n°127 ( 3-5/2023):

Solidaris se mobilise en faveur d’un prix plus “juste” des médicaments 06 avril 2023

La mutualité socialiste Solidaris a mené une action devant le siège de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), à la veille de la journée mondiale de la santé. Baptisé “Buvons à la santé des actionnaires”, le rassemblement visait à dénoncer les lobbys des firmes pharmaceutiques qui “empêchent concrètement d’avancer vers plus de transparence dans les négociations”. À cette occasion, un faux chèque géant d’un milliard d’euros a été remis par Jean-Pascal Labille, le secrétaire général de Solidaris, à l’EFPIA. Selon la mutuelle, les nouveaux médicaments, en particulier ceux utilisés pour traiter le cancer et les maladies rares, sont trop onéreux. Leurs prix “ne font qu’augmenter ” car “les firmes pharmaceutiques en demandent toujours plus et que l’État n’est pas en mesure de négocier”.

Solidaris estime que l’opacité des prix “réellement payés” est injustifiée. Ainsi, “le milliard d’euros (soit 20% des dépenses de l’assurance maladie pour les médicaments) qui sert à financer les surprofits de l’industrie pharmaceutique, pourrait être réinvesti dans des besoins en santé”, illustre l’organisation.

Pour découvrir cette nouvelle campagne, rendez-vous sur le site www.lejusteprixdesmedicaments.be

Rapport MORSE :  dépenses relatives aux médicaments en 2021

Le rapport MORSE (ou « Monitoring Of Reimbursement Significant Expenses ») donne chaque année un aperçu général de l’évolution de la consommation et des dépenses en médicaments. Il analyse également plus en détail certaines classes de médicaments. De plus, il aborde plusieurs thèmes tels que :

  • les conventions entre l’industrie pharmaceutique et l’INAMI,
  • les médicaments orphelins,
  • la Commission de remboursement des médicaments.

 À partir de l’année prochaine,  le rapport MORSE sera complété avec des informations supplémentaires (comme prévu par la proposition de feuille de route pour moderniser les procédures de remboursement des médicaments) pour contribuer à une meilleure compréhension du rôle de l’assurance soins de santé dans les dépenses pour les médicaments.

En 2021, l’INAMI a dépensé près de 5 milliards d’euros pour les médicaments remboursables: 6 milliards d’euros remboursés mais les firmes  pharmaceutiques  ont reversé 1 milliard d’euros (refunds). Depuis 2020, l’INAMI dépense davantage pour les médicaments dans les hôpitaux (50,8 % – 52% en 2021) que dans les pharmacies publiques (49,2 %). Une fraction seulement (14 %, soit 400 millions d’euros) des dépenses dans les hôpitaux concernait des médicaments pour des patients hospitalisés. La forte hausse continue des dépenses dans les hôpitaux peut s’expliquer par la hausse des dépenses pour les patients en ambulatoire, qui reçoivent un traitement à l’hôpital mais qui n’y sont pas hospitalisés, souvent en oncologie et pour des médicaments orphelins (13 % des dépenses (soit 700 millions) des dépenses totales).

En 2021, les médicaments sous contrat confidentiel (article 81/111) représentaient globalement 35 % des dépenses en médicaments (soit 2,1 milliards d’euros). Ils représentaient plus de la moitié des dépenses dans les hôpitaux (55 %) et 13 % dans les pharmacies publiques.

Les firmes pharmaceutiques ont reversé 1 milliard d’euros en 2021 dans le cadre des conventions conclues entre les firmes pharmaceutiques et l’INAMI.

ACTION N° 200 : BRAVO: GSK déconseille d’utiliser son vaccin Shingrix° car il coûte trop cher:

Dans les publicités récentes que GSK consacre à la promotion de son vaccin Shingrix° (contre le zona) dans les tabloïdes médicaux, GSK précise que son “vaccin “Shingrix° doit être administré selon les recommandations officielles.” Elle se réfère à l’avis n° 9684 d’août 2022 du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) en oubliant de mentionner que cet avis précise que “le CSS est conscient du coût élevé du vaccin à l’heure actuelle et suggère de prendre en compte les études coût-efficacité et les résultats de l’évaluation des technologies de la santé en cours pour le vaccin Shingrix par le KCE (résultats attendus plus tard cette année).” Or le KCE estime dans son rapport 360B (paru le 25/10/2022) que la stratégie de vaccination telle que proposée par le CSS n’est pas « coût-efficace » à l’heure actuelle (trop coûteuse par rapport aux bénéfices attendus pour la santé). Le GRAS considère cette publicité comme trompeuse mais félicite GSK de se préoccuper ainsi de la bonne santé des finances publiques.