Un groupe d’oncologues éminents lance le mouvement « common sense oncology ». (Article du Lancet 2023 ici) . Leur constat : beaucoup de médicaments « innovants » en oncologie n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Une des raisons en est que les autorisations de mise sur le marché sont délivrées sur base d’études d’efficacité qui prennent comme critère de résultat la durée de survie sans progression du cancer (‘progression-free survival) . Il est bien démontré aujourd’hui que ce critère (même si cela semble contre-intuitif) n’est que peu ou pas corrélé avec la survie globale. Et dans la minorité de cas où des données existent quant au bénéfice en termes de survie globale, ce bénéfice est limité : un gain médian en terme de survie de 2,8 mois pour les anticancéreux approuvés aux Etats-Unis entre 2003 et 2021. Cela au prix d’effets secondaires graves et de dégradation de la qualité de vie des patients, sans parler de coûts exorbitants pour notre sécurité sociale. Common sense oncology plaide pour une approche centrée sur le patient – et non sur le profit, en rendant plus stricts les critères de mise sur le marché de médicaments anticancéreux. Et à l’oncologue d’expliquer les avantages (ou incertitudes) et inconvénients du traitement, au patient de décider…
Du bon sens en oncologie…