- Vaincre la méningite d’ici 2030. La Belgique toute entière se mobilise… cfr.Mediquality 13/10/2025
Faut-il rembourser le vaccin contre la méningite B à ce prix ? 3 X 86,52€ pour le jeune enfant
A l’occasion du « World Meningitis Day » du 5 octobre, l’Académie Belge de Pédiatrie (BAoP) avait rassemblé ce 2 octobre dans l’enceinte du Parlement fédéral, des pédiatres, infectiologues, épidémiologistes, experts en vaccination, membres du Conseil Supérieur de la Santé, décideurs politiques mais aussi des patients ou parents d’enfants victimes pour marquer l’adhésion de la Belgique au plan d’action de l’OMS « Defeating Meningitis by 2030 » et évaluer comment atteindre cet objectif. Pour le Pr Ann De Guchtenaere (Présidente de la BAoP), le vaccin est un pilier de la lutte et tous les enfants doivent en bénéficier indépendamment de leur statut social, ce qui n’est pas le cas en Belgique parce que tous les vaccins ne sont pas remboursés alors qu’ils sont tous reconnus comme des « sauveurs de vie »…
Depuis 2023, le vaccin contre les sérogroupes A, C, W et Y est disponible gratuitement pour les nourrissons de 15 mois et recommandé par le CSS3 (avis 9485). En revanche, le vaccin contre le méningocoque B (4CMenB) – pourtant responsable d’une grande partie des cas graves – est disponible mais toujours pas remboursé. La BAoP lance un appel aux décideurs politiques pour qu’ils rendent au plus vite les vaccins accessibles au plus grand nombre pour atteindre dans 5 ans les objectifs du plan OMS 2030. Comme l’a rappelé le Pr De Guchtenaere, « il n’est pas juste que la protection d’un nourrisson contre le pneumocoque et le méningocoque coûte 524 €. En 2023, 83 enfants de moins de 2 ans ont souffert d’une infection à méningocoques, dont 36 du sérogroupe B ». Cet enthousiasme vaccinal pour le vaccin très cher contre la méningite B est tempéré par le CBIP qui précise:
- Les vaccins contre le méningocoque B n’ont aucun effet sur le portage oro-pharyngé, et donc aucun effet sur la transmission, et n’assurent pas l’immunité de groupe.
- Il existe un vaccin qui peut être utilisé dès l’âge de 2 mois (Bexsero®) et un vaccin qui peut être utilisé à partir de l’âge de 10 ans (Trumenba®).
- Bexsero® protège partiellement le nourrisson vacciné contre les infections invasives à méningocoques du sérogroupe B. La protection perdure vraisemblablement pendant 2 ans [voir Folia d’août 2023].
- Trumenba®, l’autre vaccin contre le méningocoque B, ne peut être utilisé qu’à partir de l’âge de 10 ans [voir Informations récentes dans les Folia d’octobre 2019].
- Il n’y a pas d’études comparatives entre Bexsero® et Trumenba®.
- Compte tenu des incertitudes quant à l’ampleur de l’efficacité et la durée de protection de cette vaccination contre une maladie très grave mais rare, la question de la vaccination reste un dilemme. Le rapport coût-efficacité doit également être pris en considération: voir Folia d’août 2023.
- La vaccination contre le méningocoque B ne figure pas dans le calendrier vaccinal de base du Conseil Supérieur de la Santé (voir rubrique “Avis du Conseil Supérieur de la Santé ”).
Dans son Avis de 2019 (CSS 9485), le Conseil Supérieur de la Santé ne recommande pas la vaccination systématique contre le méningocoque de type B, mais indique que la vaccination peut être envisagée individuellement pour les enfants de 2 mois à 5 ans et pour les adolescents de 15 à 19 ans. Les arguments contre la vaccination systématique des nourrissons sont le faible rapport coût-efficacité du Bexsero® (vaccin coûteux et maladie rare) et l’absence d’immunogénicité collective. La vaccination contre le méningocoque de type B est conseillée pour les groupes à risque (personnes atteintes d’asplénie ou de certaines autres formes d’immunodéficience) [voir aussi l’avis relatif à la vaccination de patients immunodéficients, CSS 9158, 2019). Le CSS prépare actuellement un avis sur la vaccination antiméningococcique des groupes à risque (notamment les personnes présentant un risque accru en raison d’une affection sous-jacente).
