- L’abandon par l’industrie pharmaceutique de la recherche sur les maladies infectieuses pourrait être catastrophique pour les populations les plus pauvres du monde
En 2023, Johnson & Johnson a annoncé avoir cessé ses activités de recherche et développement sur les traitements de nombreuses maladies infectieuses, notamment l’hépatite et la tuberculose. De manière moins visible, AbbVie a mis fin l’année dernière à son soutien technique bénévole en matière de R&D sur les maladies infectieuses telles que le paludisme et la maladie de Chagas. Il ne s’agit pas de cas isolés. Un nombre croissant de grandes entreprises pharmaceutiques du Nord quittent le domaine de la R&D sur les traitements contre les maladies infectieuses pour se tourner vers des domaines plus lucratifs, en particulier le cancer, l’obésité, le diabète, les maladies auto-immunes et les maladies rares (mais très rentables). Cette tendance n’est pas nouvelle — elle est constante depuis deux décennies — mais elle s’accélère.
Opinion de Laurent Fraisse, directeur de la R&D de l‘initiative Drugs for Neglected Diseases, ONG spécialisée dans la recherche non-lucrative de traitements des maladies négligées au niveau mondial – A découvrir