Haro sur les revues prédatrices:

  • Haro sur les revues prédatrices: 

Les revues prédatrices ne sont pas un problème nouveau mais leur prolifération est devenue d’une ampleur telle (> 15000) que les rédacteurs en chef de 16 revues, dont les Big Five, Plos Medicine et Nature, se sont unis pour alerter la communauté scientifique en co-signant un éditorial publié simultanément ce mois de janvier dans leurs revues respectives (1).

Les revues prédatrices (ou pseudo-revues médicales) surfent sur le succès croissant du modèle open-access en le pervertissant à des fins purement lucratives. Elles polluent et discréditent les progrès de la connaissance médicale en publiant des résultats non vérifiés, de faible niveau de preuve ou carrément frauduleux. Ces résultats peuvent alors se retrouver indexés dans des bases de données aux filtres trop peu exigeants comme Pubmed et dès lors être cités dans des publications ultérieures ou être repris dans des méta-analyses.

Ces revues ciblent principalement les jeunes praticiens et chercheurs : ils sont à la fois plus vulnérables car moins expérimentés dans le processus de publication, davantage soumis à des pressions pour publier les résultats de leur recherche (publish or perish), et plus facilement séduits par des frais de publication peu élevés et par la promesse d’une publication rapide (peer-review externe sommaire voire absente). 

Les tentatives précédentes pour les contrer (liste de Jeffrey Beal, poursuites judicaires) se sont avérées impraticables ou inefficaces et sont actuellement abandonnées. Les auteurs plaident pour une consultation systématique de la checklist du site ThinkCheckSubmit.org par les auteurs qui recevraient par e-mail une invitation à publier dans une revue qui leur est inconnue. Ils invitent également les membres de comités de rédaction, les reviewers, les éditeurs et les bibliothécaires de bases de données bibliographiques à s’informer mutuellement par des canaux institutionnels en cas de découverte de toute revue suspecte.

(1) Predatory Journals: What Can We Do to Protect Their Prey?