Ballote (présente dans le Sédinal®) et valériane (extrait sec) : risques décrits pour des produits souvent utilisés au long cours et parfois chez des enfants vu leur – fausse – réputation d’innocuité. Lettre au ministre Demotte.
De nombreux extraits de plantes sont traditionnellement utilisés en cas de stress et de troubles mineurs du sommeil. Leur innocuité et leur efficacité ne sont pas démontrées. Parmi celles-ci, deux plantes posent problèmes :
La ballote, présente dans le Sédinal®, renferme des composés terpéniques proches de ceux qui sont responsables de l’hépatotoxicité des germandrées [1] il semble prudent d’en déconseiller l’utilisation.
La valériane dont l’efficacité est un peu mieux documentée contient au niveau de sa racine des valépotriates aux effets mutagènes et cytotoxiques [2]. Même s’ils se dégradent très vite, leurs produits de dégradation conservent ces effets qui peuvent, en théorie, constituer un risque au niveau digestif. Il vaut mieux éviter dès lors la poudre de plante et les extraits alcooliques de titre élevé au profit des infusions, extraits aqueux ou alcooliques de titre faible dépourvus de valépotriates. Malheureusement les préparations de valériane commercialisées sur le marché belge ( Dormiplant®, Natudor®, Relaxine®, Seneuval®, Songha®, Valerial® ) ne contiennent que des extraits secs de la plante.
Ces risques décrits, même s’ils sont faibles, doivent être pris en compte car ces produits sont souvent utilisés au long cours et parfois chez des enfants vu leur – fausse – réputation d’innocuité. Le GRAS a interpellé dans ce sens le ministre fédéral belge de la Santé Publique.
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Notes
[1] COLLECTIF Plaintes d’insomnie : une place pour la phytothérapie traditionnelle Prescrire février 2005 25 ; 258:110-114 ;
[2] COLLECTIF Plaintes d’insomnie : une place pour la phytothérapie traditionnelle Prescrire février 2005 25 ; 258:110-114