Risque de détourner du seul vrai traitement de la diarrhée c.-à-d. les mesures prévenant la déshydratation. Même si les conditionnements pédiatriques ne sont disponibles que sur ordonnance, le large usage de ce produit dans les services d’urgences hospitalières rapportés par certains confrères nous inquiète de même que les publicités présentant ces formes pédiatriques comme « le premier traitement antisecrétoire de la diarrhée à partir de 3 mois » avec un « excellent profil de sécurité et de tolérance »
Le racécadotril, un inhibiteur des enképhalinases (enzymes responsables de la dégradation de certains opioïdes endogènes) principalement au niveau de la muqueuse intestinale, diminue l’hypersécrétion intestinale. S’il n’est pas lui-même un analogue structurel opiacé comme le lopéramide, il augmente néanmoins la quantité d’opioïdes dans l’organisme.
Selon le CBIP (www.cbip.be), les contre-indications principales sont la fièvre et les selles glaireuses ou sanglantes (dysenterie aiguë) et la colite ulcéreuse aiguë. Le CBIP rappelle les effets indésirables principaux à savoir : constipation secondaire, céphalées, éruptions cutanées. Le racécatodril peut être dangereux en cas de diarrhée d’origine bactérienne, surtout chez les jeunes enfants. L’innocuité en cas d’insuffisance hépatique et rénale n’est pas établie. Rappelons les cas de déshydratation avec iléus paralytique surtout dans les pays du Tiers Monde dans les années 1980, ayant motivé le retrait des formes concentrées de lopéramide en gouttes. L’effet symptomatique de ces produits risque de faire oublier la nécessité de la réhydratation orale [1].
La Revue Prescrire rappelle dans son numéro 334 d’août 2011 en pages 623 et 624 les premiers soins en cas de diarrhée chez les nourrissons.
Notes
[1] PRESCRIRE Rédaction, RACECADOTRIL, La Revue Prescrire juillet-août 2001(21) 219 : 504-5
