ACTION N° 177: Etudes de données en vie réelle (Real data) (4/2019): les professionnels doivent apprendre à les critiquer

ACTION N° 177: Etudes de données en vie réelle (Real data) (4/2019): les professionnels doivent apprendre à les critiquer

Nous connaissions déjà les ECR (essais cliniques randomisés), complétés par des revues systématiques et des métaanalyse qui ont permis à l’EBM (Evidence Base Medecine) de se développer. Voici maintenant que les études des données de vie réelle apportent un niveau de preuve équivalent et complémentaire à celui des EFR: s’agit-il d’un nouveau paradigme du niveau de preuve ? Les ECR concernent souvent des populations sélectionnées mais ne répondent pas aux problématiques fréquentes que sont les poly-pathologies et comorbidités. Les décideurs et payeurs demandent de compléter les informations des ECR et d’analyser des données de vie réelle pour mieux évaluer l’apport des produits de santé. Les données extraites des bases de données que sont les registres de maladies (cancer p.ex.), administratifs (données de remboursement des mutuelles p.ex.) ou les données des DMI (dossiers médicaux informatisés cfr RSW- Réseau Santé Wallon cfr. Action du GRAS n°164 (1)) autorisent de grosses études de cohorte sujettes à de multiples biais mais partiellement écrasés par la masse de données mobilisées. Elles permettent la mutualisation des coûts, à la différence des ECR, très chers et difficiles à financer avec un seul promoteur. Ces données permettent d’évaluer la performance plutôt que l’efficacité, et de ce fait intègrent mieux l’environnement et les influences diverses qui interfèrent avec les interventions en santé ; elles se révèlent complémentaires des ECR. Des acteurs d’horizons nouveaux apparaissent (GAFA, Wikipédia, opérateurs téléphoniques). Sont-ils nos partenaires de demain ? L’analyse des profils de requête de leurs utilisateurs à l’aide d’algorithmes appropriés permet déjà aux réseaux sociaux des prévisions épidémiologiques assez fiables (courbe influenza p.ex.) Il nous faut apprendre à décoder ces nouvelles « preuves », déjà amplement utilisées dans l’implémentation de nouvelles classes thérapeutiques (NOAC – nouveaux anticoagulants oraux, nouveaux antidiabétiques…).

D’après :
Maisonneuve H, Babany G. Données de vie réelle et recherche clinique : le complément des données des essais randomisés ? Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.02.005

RECORD : une ligne directrice dérivée de STROBE pour les études sur des ‘données de vie réelle’