ACTION N° 199 (3/2023) : Les savoirs expérientiels en santé sont-ils un bien commun ? Les plateformes d’échange de savoirs pratiques en santé s’appuient sur les ressources de l’intelligence collective. La qualité de ces données mérite d’être assurée et leur accès protégé contre toute tentative de privatisation. Une réflexion à poursuivre au niveau des instances professionnelles tant syndicales que scientifiques et universitaires.
Étudiants en médecine : apprendre aussi à déjouer le marketing des firmes (Prescrire 1er avril 2023)
Former les futurs soignants à déjouer le marketing pharmaceutique est utile pour la qualité des soins. En France comme ailleurs, les soignants, particulièrement les médecins, sont exposés à la promotion des firmes pharmaceutiques dès leurs études, de façon massive et fréquente.
Cette promotion pharmaceutique a des effets délétères sur la qualité de leurs prescriptions et le montant des dépenses de santé. Bien que la formation à l’indépendance figure dans la charte éthique et déontologique des facultés de médecine et d’odontologie adoptée fin 2017, les étudiants sont encore peu sensibilisés à cette thématique.
À partir des années 2010, plusieurs universités ont toutefois donné plus d’importance à la sensibilisation aux conflits d’intérêts, surtout pour les internes en médecine générale.
L’une des formations initiales les plus abouties pour se prémunir de l’influence des firmes est la Facripp (Formation à l’analyse critique de la promotion pharmaceutique), créée en 2016 et devenue obligatoire en 2019 au sein du département de médecine générale (DMG) de l’université de Bordeaux. Le guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) “Comprendre la promotion pharmaceutique” et des recommandations de l’Association américaine des étudiants en médecine sont les principales bases de cette formation. Plusieurs thèses de médecine menées en lien avec la Facripp tendent à montrer que cette formation de deux jours a modifié la perception de certains étudiants vis-à-vis de la promotion pharmaceutique.
De nouveaux cours ou interventions à destination des étudiants ont été introduits dans d’autres universités, notamment à Strasbourg en 2022, ou à Nice en 2016 avec les Journées de l’esprit critique niçois. Un recensement complet de ces initiatives pourrait contribuer à leur généralisation, selon la Haute autorité de santé (HAS), qui appelle à intégrer ce sujet dans les parcours de formations de santé.
Texte complet :
“La Facripp, une formation des internes à l’indépendance vis-à-vis de la promotion pharmaceutique” Rev Prescrire 2023 ; 43 (474) : 296-302.
CEBAM (Centre Belge d’Evidence Based Medicine):
Mesure de la culture evidence-based practice (EBP) chez les prestataires de soins de première ligne
Rapport de feed-back général – Mesure de base 2022
Journée francophone de l’esprit critique 2023:
Fixée au 4/04/23, mauvaise date pour les universitaires belges, en blocus. Cette journée, adressée à tous les étudiants de médecine, s’inspire des Journées de l’esprit critique niçois organisées à plusieurs reprises en France, à Nice. Elle consiste en une série d’ateliers sur la thématique de l’indépendance et de la lecture critique d’informations médicales. Même schéma organisationnel: Matin: animations dans des facultés de médecine françaises retransmises par zoom et webconférences en après-midi.
Plus d’informations: https://jecsante.fr
Vous souhaitez explorer la boîte à outils de la Journée de l’Esprit Critique nationale ? Vous souhaitez voir ou revoir les interventions antérieures (6/04/2022) ? https://jecnationale.fr Voir aussi La Lettre du GRAS n°123