- Le coût d’opportunité, en matière de santé, de l’ensemble des nouveaux médicaments pris en charge par le système de santé publique anglais entre 2000 et 2020.
En Angleterre, la prise en charge par le système de santé anglais des nouveaux médicaments; a créé moins de santé dans la population, qu’elle n’en a « déplacé »: le coût élevé de ces médicaments ayant abouti à ne pas financer d’autres interventions a priori plus utiles. Telles sont les conclusions sans appel d’une étude publiée dans le Lancet en janvier 2025. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)02352-3/fulltext
Quand on achète quelque chose, on doit renoncer à quelque chose d’autre: en économie, on parle de coût d’opportunité. Pour la première fois, une étude a calculé au niveau d’un pays le coût d’opportunité, en matière de santé, de l’ensemble des nouveaux médicaments pris en charge par le système de santé publique. Une méthodologie quelque peu compliquée demandant de maîtriser des concepts tels que HTA, ICER, QALYs – description détaillée disponible en ligne , pour des conclusions claires, qui apporteront de l’eau au moulin de la Pharmaceutical Accountability Foundation en Hollande, qui sur base d’un seul médicament (Humira) abouti aux mêmes constatations – et attaque en justice la firme pharmaceutique Abbvie pour les conséquences du prix élevé de ce médicament (avant expiration de son brevet) .
L’étude anglaise a le mérite a le mérite d’expliciter les compromis implicites qui sont faits quand des décisions coûteuses sont prises par les pouvoirs publics. La balle est dans le camp des politiques… Payer moins cher pour les nouveaux médicaments est une urgence de santé publique.