Les temps de demi-vie (T1/2) différents de ses composants rendent cette association illogique. Pour le CBIP, l’association fixe de paracétamol + tramadol ne se justifie pas : l’analgésique morphinique est difficile à doser et les deux constituants ont une demi-vie très différente. La revue Prescrire confirme l’absence d’efficacité supérieure démontrée de l’association (contrairement à l’association paracétamol + codéine) et les effets secondaires et interactions plus nombreux qu’avec la codéine [1]. Le risque de dépendance reste bien réel. Farmaka [2] (3) rappelle la place très limitée des morphiniques de puissance légère à modérée dans le traitement de la douleur chronique de type arthrosique vu le peu de données étayant leur efficacité par rapport au paracétamol.
Selon l’INAMI (chiffres 2005) [3], l’usage du tramadol reste très élevé dans notre pays. La spécialité combinant le tramadol et le paracétamol est en forte croissance malgré qu’elle fût principalement prévue pour le traitement des situations de douleur aigüe.
Le praticien est souvent soulagé de pouvoir disposer d’un nouvel antidouleur pour faire face aux plaintes récurrentes des patients atteints de douleurs chroniques. Cela explique sans doute le succès commercial de cette association illogique mais gare à l’usure symbolique du médicament qui conduit à une escalade thérapeutique iatrogène ; il nous faut envisager autrement la prise en charge des maladies chroniques en gérant au mieux nos « échecs thérapeutiques » via l’empowerment, la prise en charge multidisciplinaire et l’éducation thérapeutique.
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Notes
[1] PRESCRIRE REDACTION Paracétamol + tramadol en comprimés effervescents : aussi à éviter La revue Prescrire décembre 2009 (29) ; 314:900
[2] http://www.farmaka.be/fr/visiteur_independant/2013_02_arthrose_fr_presentation.pdf p.38
[3] www.inami.be/drug/fr/statistics-scientific-information/pharmanet/info-spot/2010-01-22/pdf/infospot20100122.pdf